Autodidacte, la peintre Joëlle Fabbri travaille avec les genres documentaires du portrait et du paysage. Sur les traces d’artistes tels que Kyffin Williams (1918-2006) ou Ferdinand Hodler (1853-1918), cette chroniqueuse d’aujourd’hui peint les protagonistes de sa vie quotidienne de manière délibérément désuète. Entre des compositions classiques et des sujets résolument contemporains, une tension aussi irritante que jouissive s’offre au spectateur.

Pour cette exposition, Joëlle Fabbri nous présente une série de portraits grandeur nature de coursiers neuchâtelois membres du Black Office et de leur vélo. Elle y dépeint ainsi l’impact de la pose « à l’ancienne » pour affirmer l’expression de soi. Avec des résidus de motifs comme arrière-plan, elle exagère cette forme de représentation pour atteindre la limite du kitsch.

Images: “Le Black Office”, 2014-2017 © Joëlle Fabbri